Qu’est-ce qu’un insoumis ?

Est-ce que pour rendre un jeu équitable, il faut que tous les participants se soumettent consciencieusement aux mêmes règles ? Celui qui se définit comme ne se soumettant à aucune règle peut-il encore jouer avec les autres ? Le scientifique se soumet-il aux lois de la nature ? L’athlète se soumet-il aux règles de son art ? Le religieux se soumet-il à la divinité ? Le citoyen se soumet-il à la loi ? Que veut dire de se présenter comme un insoumis dans la société des hommes, si ce n’est une franche déclaration de guerre civile ? qui peut prétendre pouvoir ne pas se soumettre aux lois de la nature, aux règles des jeux, ni à quelque forme de transcendance sans immédiatement tomber dans le chaos ? Celui qui cherche à devenir une meilleure personne, une meilleure version de lui-même, ne se soumet-il pas aussi à un soi transcendant de son imagination qu’il s’efforce d’incarner ? Peut-on dès lors se définir comme un insoumis et devenir une meilleure personne ?

Se soumettre à quoi que ce soit qui nous paraît plus grand que soi permet d’évoluer dans la hiérarchie de la domination : le futur soi domine l’ancien, même quand l’homme dompte le lion il se soumet encore à la nature du lion, il cherche à inscrire ses gestes au plus près des déterminations les plus hautes de l’instinct animal. L’homme domine quand il se soumet. Peut-on envisager le moindre progrès sans se soumettre à rien ? Peut-on être libre sans se soumettre aux lois de l’atome et de la psyché ?

Se définir comme un insoumis revient à poser d’emblée qu’aucun jeu commun n’est possible. La déclaration d’insoumission radicale marque l’entrée dans l’anarchie. Renoncer à toute forme de transcendance, c’est indiquer que le projet consiste essentiellement à empêcher toute formation de structure sociale viable pour tous. C’est déjà annoncer que le seul but est de faire reculer l’État, quel qu’il soit.

Poser sur soi-même l’étiquette « insoumis », c’est s’exclure de la société, se soustraire à la civilité. D’autant plus que le projet du parti français « La France Insoumise » se réduit le plus souvent à rêver de soumettre tout le peuple à la barbarie, en exacerbant la colère d’une partie de la population. Faire jouer la partie contre le tout, quel projet moral ! Ce n’est pas voulable, ni même acceptable. Les insoumis franchissent désormais chaque jour la ligne de la sédition, il est temps d’ouvrir leur procès et de prévoir de la place dans les prisons.

 

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Parenthèse 1 : Les insoumis distribuent des leçons de morale sur l’immigration musulmane. Or, l’insoumission s’oppose par principe à l’Islam. Le musulman se soumet volontairement à l’autorité de Dieu, il croit en l’unité transcendante de Allah et celui qui ne se soumet pas à elle est désigné expressément par l’épithète ou le nom « mécréant ». L’insoumis est un mécréant auto-proclamé, en pleine contradiction et fier de l’être, car s’il croyait en la transcendance, il devrait s’y soumettre, il ne pourrait pas se définir comme un insoumis. Pire, celui qui a pris connaissance des préceptes ex-Alif Lam Mim n’a pas d’autre choix que de se soumettre s’il veut éviter le châtiment lors du jugement dernier, contrairement à celui qui vit encore à l’ère de l’ignorance (« Jahiliya »). Prétendre défendre les musulmans et s’auto-désigner comme « Insoumis » revient à offenser celui qu’on dit protéger. Une duperie. Et c’est exactement cela, le parti des Insoumis : fouler aux pieds celui qu’on prétend défendre.

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Parenthèse 2 : après quoi court Mélenchon ? la réponse est simple : son intérêt personnel. Il représente exactement ce qu’il dénonce. Quelle est la différence avec l’imposture typique du menteur psychopathe qui dénonce la police alors qu’il est le meurtrier (ça me rappelle le cas illustre de Paul Bernardo*) ? JL Mélenchon cherche à persuader une foule qu’il est le héros alors qu’il prospère aux dépens de ses partisans. Qui bono? Narcisse, qui feint la compassion pour séduire.

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* Interview de P. Bernardo
« – Avez-vous tué Elizabeth Bain ? demande le policier au meurtrier après l’enquête.
– Et bien ! C’est une question chargée. Est-ce qu’il va falloir qu’on remonte à toute la série d’événements qui ont pu avoir lieu dans ma vie ? demande le meurtrier qui poursuit l’interview en accusant la police de lui poser des questions pièges. »
De même, Mélenchon est coupable de marxisme, d’anarchisme et de cynisme. Mais il se défend comme un coupable :
« – Mr Mélenchon : l’idéologie marxiste a t-elle engendré des dizaines de millions de morts criminelles ?
– C’est une question chargée. Est-ce qu’on va devoir remonter toute la série des événements qui prouvent que ma pensée est meurtrière ?
– Le policier : pour établir la vérité, oui, ceci n’est pas exclu. »

Il déploie toute une série de postures de consternation comme s’il présentait par contraste les caractéristiques exceptionnelles de l’homme vertueux, comme si tout l’opposait à l’homme politique ordinaire. En réalité, il symbolise à lui seul le pire de la mauvaise volonté politique : narcissique, il compte sur la guerre civile pour poursuivre ses ambitions personnelles, il VEUT et organise une séparation entre les classes. On demande à l’homme politique de rassembler la nation autour d’un projet commun et il ne cesse d’utiliser les uns comme projectiles contre les autres. Là où il y a besoin de dialogue, il substitut le discours. Là où l’état construit des ponts dans la structure sociale, Mélenchon convoque le mauvais sentiment pour s’assurer que rien ne tienne. Le parti « LFI » est anarchiste, violent, il ne dit pas toute la vérité sur ses intentions, il est animé par la puissante volonté de nuire.


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